Accès :

J'ai monté ce trek avec les contacts et références suivants :
- Montagnes du Maroc - Hervé GALLEY - Editions Olizane
- Topos issus de CAMTOCAMP et CAF Casanblanca
- Agence Saidmountainbike (pour le contact du muletier)
- Hôtel ASSIA
- Infos Refuges : CAF Casanblanca
- LES CARTES DU TREK :
Extraites de la carte au 1/50 000 du JBEL TOUBKAL disponible au service du Cadastre et de la Cartographie à RABAT.

Vol au départ de Grenoble St-Goire à 12h55 et arrivée à Marrakech à 15h15 (279 euros / pers). Grand taxi jusqu'à la place Jeema El Fna en covoiturage avec 2 autres trekkeuses (4x20 Dh). On dépose les affaires à l'hôtel Assia (300 Dh + 30 Dh de petit déjeuner pour 2), puis on a rendez-vous avec Said de Saidmontainbike. Après avoir eu, les semaines précédentes, plusieurs contacts téléphoniques et par mail avec lui et Françoise de la même agence, il accepte avec courtoisie de nous rancarder sur un muletier. Il organise pour nous le rendez-vous à Imlil. On profite de cette fin de journée pour se perdre dans le souk qui à mon grand étonnement a bien changé d'ambiance en seulement quelques mois. La technique d'approche des marocains sans être trop envahissante avait un certain charme, pour celui qui accepte les règles du jeu. Aujourd'hui, cela semble aceptisé ce qui dénature totalement l'ambiance qui floftait sur cette ville. Marrakech perd son âme malheureusement.
Quelle bonheur de s'installer sur un banc d'un des nombreux restaurateurs de la place mythique. On mange brochettes et aubergines accompagnées d'olives puis après un petit tour on rentre a l'hôtel.

Départ de Marrakech à 7h00 en taxi direction le sud, Asni et Imlil. Le temps est pluvieux, et il fait frais. On a rendez-vous avec Mjhal au bar des amis à 9h00. On attends un peu, puis il arrive et nous présente Brahim notre muletier. Brahim est berbère, habitant de la montagne, du village de Ait Souka près d'Imlil. On prends un thé et charge la mule. On décolle d'Imlil (1700 m) à 10h00 en direction du Tizi Mzik. Plus on monte, plus le temps s'améliore, mais avec quand même quelques brouillards bien humides. On atteint le Tizi Mzik (2489 m) à 11h30, on fait une courte pause puis en traversée descendante sur le versant Ouest de la vallée d'Ouissadene, on rejoint l'Azib Tamsoult à 13h00. On se sépare de Brahim et sa mule qui ne peuvent pas passer par les cascades d'Irhoulidene. On mange un morceau de saucisson et un bout de tomme avant de reprendre l'ascension vers ces fameuses cascades dont on ne verra pas grand chose à cause du brouillard. La suite du sentier nous mène au refuge de Tazaghart (3000 m). La fatigue est bien là. Mes intestins enflammés ne m'autorisent que de petites prises de nourriture, rendant ma forme aléatoire. Au refuge, Brahim est déjà là et le gardien attend les clients. Ce refuge est très modeste. Il est constitué d'un sas, d'une pièce cuisine avec deux tables, d'une mezzanine de 5 à 6 couchages et d'une chambre (d'environ 16 places) à l'étage accessible par une échelle. Cinq toulousains accompagnés de deux marocains arrive un peu plus tard au refuge. Avec eux, il y a Brad, un américains désireux de rejoindre le refuge du Toubkal mais égaré.
Nicolas s'était assuré auprès du chalet de l'Oukaïmedene que notre dîner serait servi ce soir. Mais il n'en ai rien, on doit donc taper dans les vivres de course. De toute façon, je n'avale pas grand chose et vais au toilette régulièrement. Notre projet de passer le Tizi Melloul pour aller au plateau de Tazaghart et l'Affela est bien compromis par la description de l'itinéraire et le caractère très technique de cette ascension avancé par un marocains accompagnant les toulousains. Ma faible forme physique accompagnée de ces nouvelles données me font choisir plutôt la sécurité : demain on suivra le groupe au Tizi n'Taddate (3850 m).
On se couche vers 21h00. Je me relève dans la nuit pour me soulager. Décidément, cela va être difficile si ça ne s'arrange pas.

Réveil à 6h00 pour un petit déjeuner léger et départ à 7h00. Je suis le groupe de toulousain pendant que Nicolas s'approche du couloir " névé permanent " (qui n'est plus en condition) et jette un œil sur le Tizi Melloul. Il me rejoint une heure plus tard et me fait part de notre bon choix puisqu'une cascade et de belles dalles rendrait délicat l'accès au Melloul.
L'itinéraire pour le Tizi n'Taddate n'est pas des plus facile à trouver au départ. Il traverse un éboulis pour rejoindre par une vire exposée une combe bien large qu'il faut remonter et prendre un col sur la droite. De ce col, on traverse un cirque sur le flan Nord et atteint le Tizi. Pour la petite histoire le nom du col n'Taddate est en rapport au doigt de minéral dressé vers le ciel. On est au col à 11h00, je fais une ou deux photos, mange une demi-barre et attaque dans la foulée la descente dans le couloir. C'est un grand pierrier très raide.
Le groupe de toulousains accompagné de leur accompagnateurs marocains ne sont pas plus à l'aise en montagne que moi sur un cheval. Là, je suis certainement un peu médisant. Pour être bien précis, j'ai remarqué qu'ils possédaient un très bon sens de l'itinéraire associé à une connaissance parfaite de leur milieu. Mais leur technique de progression dans ce terrain varié est un peu différente de celle appliquée usuellement dans les Alpes. Ainsi, l'un des marocains accompagnateur et un toulousain ont fixé leur piolet, panne en haut sur leur sac. Compte tenue de la longueur de la pioche, de la position du pique qui frôle ses mollets à chaque pas, j'informe discrètement le trekkeur comment remettre le sien dans le bon sens.
On suis donc les cairns sans lesquels l'itinéraire de descente serait difficile à trouver. Et il faut être très attentif, ils ne sont pas toujours évident à localiser. Enfin on aperçoit le refuge du Toubkal et Brahim en compagnie des deux muletiers passé par le Tizi Aguelzim qui arrive. On s'empresse de le rejoindre. Il est 13h30, je suis fatigué, Brahim, en fidèle serviteur, m'apporte un thé sur la terrasse, je le bois avec plaisir. Je prends mes quartiers dans la chambre n°1 et me repose pendant au moins deux heures. Durant ce temps, Nicolas en manque de dénivelé, part faire le Tizi Ouassous à 3700 m. Il revient enchanté par la vue sur la lac d'Ifni. Le soir arrive lentement et son dîner avec. Une simple soupe et des spaghettis font l'affaire. Malgré les efforts à répartition et l'altitude, j'ai bien grand peine à avaler les pattes. On se couche tôt, à 9h00.

On se lève à 6h15. Les toulousain sont déjà dans la traversée du pierrier. Le temps pour nous de prendre un petit déjeuner (encore très mince pour moi) et on part à 7h00. Une fois bien engagé sur le sentier traversant le pierrier, il faut bien garder la même direction vers un petit rognon rocheux et surtout pas attaquer la pente de face. C'est merdique, quelques pierres sont projetées par des prédécesseurs.
Compte tenue de ma forme diminuant de jour en jour, je table sur une ascension de 300m/h. Le but étant d'aller au sommet, il est donc important de bien gérer cet effort. Les maux de tête ne me quittent pas et sont seulement calmés par des prises de paracétamol. Mes prévisions sont en fait bien optimistes puisqu'il me faut 4h20 pour atteindre le sommet (à 11h20). Ca fait une moyenne de 230m/h. Mais finalement, l'important c'est d'y aller. C'est grâce à une volonté de fer et à l'aide de Nico qui s'est montré très patient.
Après une pause de 25 mn sur la cime, Nico choisi de descendre par la combe plus au nord vers l'Imouzzer, tandis que je me jette dans la voie normale. Retour au refuge Neltner à 14h00. 5 mn après mon arrivée au refuge, Nico fini sa boucle. Brahim nous offre le thé, bien réconfortant, et tout en le buvant je fait part de mon état physique assez limite pour envisager d'autres ascensions tel que celles prévues au programme initial. Le Ras et Timesguida ne nous verrons pas cette fois. Brahim nous propose un itinéraire de remplacement accès sur moins d'effort et plus dans l'esprit d'un trek à la rencontre de la population. Nico, malgré sa forme olympique accepte sans contrainte. Sans avoir rien avalé ce midi (mais j'en prends l'habitude), je m'allonge dans la chambre un bon moment. Vient l'heure du repas, je descends la soupe et goûte à la tajine du bout des lèvres. Contrairement à ce que je croyais, le festin n'est pas encore pour ce soir…

La suite à venir...